vendredi 16 décembre 2011

Une heure de SEGPA

Avec les SEGPA, c'est dur. En gros, je n'arrive pas à grand chose. Ils ne veulent pas. Mais parfois, ils écrivent :
On remarquera que ce qui a été recopié l'est correctement sans erreurs et proprement, ce qui montre que ce jeune homme qui vient souvent sans trousse ni affaires voire sans sac peut faire, ou au moins reproduire un texte de belle manière. Notons également l'hommage à nos forces de l'ordre.
C'était le résultat d'une heure de leçon.

Les stages de troisièmes

En ZEP, les stages se déroulent souvent, soit dans des entreprises de la famille ou amis, soit dans un rayon de 500m (maximum) autour du quartier (j'exagère, mais pour 90% des stagiaires, c'est comme ça). En gros, 15 jours à pas se faire chier et à "découvrir" le-monde-de-l'entrprise. 15 jours pour se bercer d'illusions, c'est vraiment malheureux à dire. Pendant ce temps, ce sont les profs qui sont bien contents de pas les avoir en classe. Je dois dire que c'est reposant. Mais on leur souhaite pas de passer dans un pétrin... Certains d'entre eux sont tellement réfractaires à l'autorité qu'en général, ça clashe avec le patron au bout de deux jours et ils passent deux semaines peinards à traîner chez eux ou dehors.
A leur retour, déjà, bon, ils ont oublié tout ce qu'on a traité en classe et (presque) tout est à refaire, puis, ils rendent un rapport de stage qui parfois contient des trucs assez marrants consternants :

vendredi 9 décembre 2011

Les parents, espèces en voie de disparition.

En ZEP, les parents, du moins certains, ne sont pas facile à rencontrer. Il faut déjà que le numéro donné par l'élève soit le bon et pas un faux, comme celui que nous a donné un élève de sixième qui pensait pouvoir faire le con impunément.
Egalement, l'opérateur ne doit pas avoir été changé ; c'est fou comme les numéros changent au cours de l'année, ou d'une année sur l'autre.
Certains parents ne parlent pas le français, donc, lorsqu'ils viennent, c'est accompagnés, soit de l'élève concerné, donc, là, tu t'adresses à lui et il traduit ce qu'il veut bien, ou alors, tu as droit au frère ou à la sœur qui se comporte comme le tuteur légal, c'est-à-dire à coups de torgnoles envers le petit frère (ou la petite sœur, pas de discrimination dans la violence).
En général, les parents non francophones sont souvent âgés et complètement dépassés. Pas malhonnêtes ou quoi que ce soit : ils voudraient bien que fiston soit sage et travaille. Quel parent ne le voudrait pas ?
Autre problème, ceux qui ont été tellement convoqués qu'ils ne se déplacent plus. A quoi bon entendre les mêmes reproches ? Le seul truc qu'ils te disent c'est : "je n'y arrive plus, il (elle) ne m'écoute pas, rentre tard, fait ce qu'il veut etc.
Donc, l'autre soir, c'était réunion parents profs. Deux classe que j'ai. Une quarantaine d'élèves. 10 parents sont venus volontairement avec leur enfant. C'était très bien. On a causé, j'ai eu droit à des promesses, oubliées dès le lendemain.
Comme je suis un peu tordu et que 10 parents, ça n'est tout de même pas beaucoup, j'ai fait un petit tour dans les couloirs et rencontré 3 supplémentaires. Ils étaient bien emmerdés, les mômes, ça se voyait. Mais ce n'est pas grave. Et en plus, je n'ai pas été aussi méchant qu'ils le pensaient.
Tout ça pour dire que dans nos quartiers, on n'arrivera à rien si les familles ne sont pas impliquées. Invitons les parents à venir nous voir en classe (si y a de la place) ; j'entends des hurlements, attention, j'ai pas dit "contrôle parental" sur les enseignants mais possibilité d'échanger et de constater ce qu'est l'école et son utilité.
Certaines initiatives vont plus loin et proposent des cours d'alphabétisation aux parents (souvent les mères). Cela créé une émulation avec les enfants et permet une dynamique positive dans le collège.
Sinon, 13 parents, c'est un bon score en ZEP, du moins dans ma ZEP. Oui, la mienne. C'est un peu chez moi, j'ai pas envie d'en partir.

mardi 8 novembre 2011

Pas assez en forme

M. est très désappointé. Il s'est fait pécho et mettre en gardav : "hé Monsieur, lundi soir j'étais en gardav'"
- "Pourquoi ça ?"
- "J'ai cassé des trucs, wesh. Monsieur, ils courent à 40 km/h les keufs ou quoi ?"
- "Ils t'ont rattrapé ?"
- "Ouais"
J'aurais bien voulu lui signaler que sa condition physique n'est pas vraiment celle d'un coureur de fond mais bon.
Un peu plus tard, il se plaint de nouveau :
-"Vous vous rendez-compte, j'vais devoir payer 750 euros, nique sa mère la pute !"
- "Pourquoi ?"
-"Pour les dommages que j'ai faits, ils sont fous ou quoi, ils croient que j'vais payer ça, c'est trop, y z'ont qu'à niquer leur mère" etc.
Le monde à l'envers, quoi. On a pas la même réalité (c'est pas nouveau) ; chaque jour, on pense avoir touché le fond, mais il y en a qui creusent encore plus profond.

Quelques lacunes...

Cuba : capitale de la Cubie
Député : personne qui fabrique des meubles.